
Photo: Max Riché / Triptych. Interview: Sunnie Groeneveld / Inspire 925
Photo: Max Riché / Triptych. Interview: Sunnie Groeneveld / Inspire 925
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THE SUN IS THE LIMIT
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Quand Raphaël DOMJAN vous reçoit dans le hangar de SolarStratos ce qui vous marque en premier ce sont ses yeux clairs et perçants. Ils cherchent votre regard, plongent au plus profond de vous et viennent réveiller l’âme d’enfant que vous avez tenté d’enfouir. Raphaël est un mélange d’humanité et de détermination, de gentillesse et de sérieux. Son projet c’est l’anti-Icare : utiliser l’énergie solaire pour voler à la frontière de l’espace. C’est ainsi que cet éco-explorateur compte prouver au monde que l’on peut s’affranchir des énergies fossiles. Rencontre.
Je suis un éco-explorateur. J’ai une formation technique d’ingénieur mais aussi d’ambulancier. Pendant un certain nombre d’années, en tant qu’ambulancier je me suis occupé de faire quelque chose pour les gens, pour le « contenu ». Et je me suis rendu compte qu’il fallait protéger le contenant même de notre civilisation, car il est aujourd’hui en péril.
Nous vivons dans un pays où le rêve a sa place.
Je me sens très Suisse, mais je me sens surtout un habitant de cette planète. La Suisse m’a construit, elle m’a permis d’être la personne que je suis aujourd’hui. Elle m’a donné accès à une éducation incroyable, à un état d’esprit aussi – celui d’un pionnier, d’un innovateur. En Suisse, j’ai toujours eu la place pour m’exprimer, nous vivons dans un pays où le rêve a sa place.
Oui bien sûr ! Nous vivons dans un pays où on essaie de respecter un certain nombre de règles. On n’est pas dans une attitude américaine où tous les coups sont permis. Le respect de l’engagement, de la « parole donnée » est quelque chose d’important, tout comme le respect des règles sociales et humaines.
L’audace aussi est quelque chose qui réside en Suisse. Nous sommes dans un petit pays, dans ce ‘petit village’ suisse et cela a un énorme avantage : avoir accès à de grandes entreprises, aux autorités. Cela amène des choses extrêmement positives. »
Il faut se battre pour l’inutile, pour le rêve, c’est ce qui fait évoluer l’humanité.
La fusée de Tintin dans Objectif Lune symbolise plusieurs choses. D’abord mon enfance, plongée dans les récits d’aventuriers. Et puis la chance que l’on a, ici en Suisse, d’avoir Bertrand Piccard, le petit-fils d’Auguste Piccard qui a inspiré Hergé et son Professeur Tournesol.