
Photo: Max Riché / Triptych. Interview: Sunnie Groeneveld / Inspire 925
Photo: Max Riché / Triptych. Interview: Sunnie Groeneveld / Inspire 925
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LEADERSHIP VISIONNAIRE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
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Olga Feldmeier est PDG et fondatrice de Smart Valor, une jeune entreprise qui veut redéfinir l’investissement grâce à la technologie des blockchains. Elle est considérée comme une experte des monnaies numériques et fait partie des 100 Digital Shapers suisses de 2017. Olga Feldmeier a débuté sa carrière en tant que consultante stratégique au sein du Boston Consulting Group à Munich. Elle a ensuite occupé pendant plusieurs années un poste de cadre supérieur chez UBS et Barclays Capital avant de rejoindre Xapo, une société de Silicon Valley spécialisée dans la conservation de bitcoins, en tant que Managing Partner. Grâce à son engagement sur le terrain, Xapo a déménagé son siège en Suisse en 2015.
La passion. Chez Smart Valor, tout le monde est convaincu que nous sommes l’avenir du secteur financier. Si vous êtes passionnément convaincu de votre vision, vous pouvez déplacer des montagnes.
Les modèles vont et viennent. Mon dernier était Wences Cesares, mon ancien patron et fondateur de Xapo. Comme moi, il vient d’un milieu modeste et est aujourd’hui considéré comme l’un des entrepreneurs les plus prospères de la Silicon Valley.
Je suppose que c’était ma jeunesse en Union soviétique. La volonté que j’ai développée pendant cette période me caractérise encore aujourd’hui. Le temps m’a appris à ne jamais abandonner.
Je dirais : « N’aie jamais peur de travailler dur. » Travailler dur apporte toujours quelque chose, tôt ou tard. Je l’ai toujours fait moi-même et cela a porté ses fruits. Bien sûr, il faut aimer son travail, mais je pense que l’inspiration et le talent sont parfois un peu surestimés. Au bout du compte, le succès n’est qu’un dur labeur.
Il y a de nombreuses raisons, l’une des plus importantes concerne la dimension réglementaire. En Suisse, la réglementation est mise en œuvre sur la base de principes, c’est-à-dire qu’on ne cherche pas à tout réglementer jusque dans les moindres détails, mais qu’on laisse certains domaines ouverts. Cette approche permet aux sociétés financières innovantes comme Smart Valor de tirer parti du potentiel des technologies futures telles que la blockchain, et de construire de nouveaux modèles d’affaires.
Je pense que le plus grand défi pour la Suisse est de trouver un juste équilibre entre tradition et innovation. La Suisse est actuellement bien positionnée à cet égard. Mais la grande question pour l’avenir, en ce qui concerne la transformation numérique et tous les modèles économiques et technologies qui y sont associés, est la suivante: la société suisse sera-t-elle en mesure de faire face aux changements majeurs induits par la numérisation ? Appuiera-t-elle ces changements ou s’y opposera-t-elle ? En effet, les entreprises innovantes qui mettent l’accent sur les technologies du futur peuvent être fortement influencées par le cadre politique dans leur choix du lieu d’implantation. Il est donc crucial que les Suisses perçoivent la numérisation avant tout comme une opportunité, et non comme une menace pour l’avenir.
Les coffres de dépôt ont toujours été utilisés par des personnes du monde entier pour ranger leurs objets les plus précieux en Suisse. Ils ont stocké leurs richesses sous forme d’or ou de diamants dans une boîte comme celle que j’ai apportée avec moi, et les ont gardées en lieu sûr dans un coffre-fort. À l’avenir, ce sera la technologie Blockchain qui incarnera cette sécurité que nous associons historiquement aux coffres-forts suisses.